L’appel d’air, c’est pour partie une réalité, c’est surtout une théorie. Toute la question est de savoir les conséquences que l’on en tire en termes de politiques publiques car les migrations n’ont pas besoin d’appel pour se produire. Elles sont le fait de l’activité naturelle des femmes et des hommes ou alors, le fait de la contrainte, de la misère, des persécutions, des dégâts environnementaux.

Il est vrai que dans un monde développé, les voies d’accès légales à la migration n’ont cessé de se réduire depuis 30 ou 40 ans. Alors, lorsque quelque part, dans un pays, on améliore les conditions d’accueil, oui les arrivées augmentent.

Toute la question est que la tentation, de longue date, dans de nombreux pays, est d’en tirer la conséquence qu’il faudrait dégrader les conditions d’accueil de manière à dissuader ces arrivées. Or, tout démontre que l’effet de dissuasion n’existe pas. Mais qu’en revanche, l’atteinte à la dignité de ces hommes, de ces femmes, de ces enfants, et des sociétés d’accueil, est réelle.

Et donc l’enjeu est d’en tirer les bonnes conséquences de politique publique.
Et la première conséquence, c’est de ne jamais renoncer à accueillir. C’est une question de dignité et une question d’ordre public. Mais il faut le faire en ayant la lucidité sur la réalité des désordres, sur l’action des filières et donc prendre des précautions. Sinon les meilleures intentions sont parfois débordées.

Il faut veiller à ce que l’ensemble des acteurs au niveau européen, au niveau national, l’Etat, les acteurs de la société civile, puissent se coordonner, de manière à assurer cet accueil dans les meilleures conditions possibles.

Et puis, surtout, la véritable solution, est bien d’organiser des voies de migration légales de manière à mettre en œuvre le droit d’asile, à assurer une protection humanitaire, à garantir la migration de travail dans des limites que les pays ou les groupes de pays sont en droit de mettre en œuvre conformément à leurs obligations internationales.