On parle beaucoup de l’intégration des immigrés et de son importance, mais que comprend ce terme d’intégration ?

L’intégration pourrait être définie comme la capacité des immigrés à atteindre les mêmes résultats socio-économiques que les personnes nées dans le pays d’accueil, tout en tenant compte, bien sûr, de leurs caractéristiques.

En réalité, derrière cette définition, se cache un phénomène très complexe avec des interactions multiples.

Tout d’abord, il est important de souligner que le processus d’intégration des immigrés comprend cinq dimensions principales : l’intégration économique, mais aussi résidentielle, linguistique, sociale et culturelle.
Il s’agit bien des dimensions et non pas des étapes successives. C’est-à-dire que chacune de ces dimensions peut évoluer en parallèle des autres à des rythmes différents. Elles peuvent également se renforcer mutuellement.

Par exemple, l’apprentissage de la langue du pays d’accueil facilite l’accès à son marché du travail.
De même, une meilleure maîtrise de la langue et l’exercice d’une activité économique favorisent l’intégration sociale via différents réseaux locaux (associatifs, sportifs, politiques, ou autres …).

Ensuite, il est également important de comprendre que la réussite de l’intégration dépend de plusieurs acteurs. C’est un processus à double sens entre l’immigré et la société d’accueil.

D’un côté, l’immigré doit fournir un effort pour s’intégrer ; de l’autre côté, les membres de la société d’accueil doivent accepter de l’inclure dans leurs principales relations sociales.

Ainsi, la réussite de l’intégration dépendra des politiques d’accueil, nationales et locales, des attitudes des natifs envers les immigrés et aussi des caractéristiques du nouvel arrivant et de sa volonté de s’intégrer.

Enfin, la question de la définition des critères de succès de l’intégration doit être également posée.
Par exemple, si l’on analyse la composition de la société d’accueil, on constate qu’elle n’est pas homogène. Elle est composée de différents groupes socio-économiques : les classes sociales aisées, les classes moyennes et les classes sociales défavorisées.

Cette division de la société d’accueil en groupes soulève la question du sens qu’on peut donner à « l’intégration réussie ».

Devrions-nous, par exemple, qualifier d’échec l’intégration d’un immigré dans la classe populaire et de réussite son intégration dans la classe moyenne ?

De même, l’adoption par l’immigré de certains comportements à risque qui peuvent être caractéristiques de la société d’accueil (tels que, par exemple, la consommation d’alcool, de tabac, de repas plus gras, …) devrait-elle aussi être considérée comme indicateur d’intégration malgré les effets néfastes qu’elle pourrait avoir ? »

Ainsi, pour résumer, une analyse de l’intégration des immigrés est complexe.
Elle nécessite que l’on s’intéresse à la fois à l’ensemble de ses différentes dimensions, aux rôles des différents acteurs mais aussi aux interactions possibles entre ces acteurs tout en accordant une attention particulière à la définition des critères de ce qu’on qualifiera d’intégration réussie.